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Conversation avec Lea Lund et Erik K.

Lea Lund et Erik K. sont un duo dans la vie comme dans l’art. Toujours à la découverte de nouvelles villes à photographier, d’endroits à raconter et à interpréter, de lumières à immortaliser.  Née à Lausanne, Lea est photographe et plasticienne, diplômée à en 1986 de l’ECAL. Erik, né au Zaïre, est un homme passionné par l’élégance et la beauté, un homme qui créé son propre style et qui découvre, grâce à Lea, l’art de la gravure.

Erik et Lea – www.lauredarles.com

 

Régulièrement exposé en Suisse, en Europe et prochainement aux Etats-Unis, le travail de Lea et Erik est le fruit de leur rencontre. Leur photographie raconte leur univers, leur vision de l’amour et de la vie.

Atelier zéro2 a rencontré le couple d’artistes dans le cadre de la rénovation d’un bâtiment de la Belle Époque à Territet, bâtiment connu pour sa salle Sissi. L’architecture et l’atmosphère de ce lieu ont inspiré les photographes, qui l’ont choisi pour réaliser une série de clichés mélangeant présent, passé, histoire et rêve.

Salle Sissi, Territet

L’œuvre de Lea et Erik et leur relation avec l’architecture

F. : Votre œuvre s’inscrit souvent dans des contextes urbains ou architecturaux. Comment vous positionnez-vous en tant qu’ artistes vis-à-vis d’une architecture ? Est-elle un background qui vous permet de vous exprimer ou plutôt une source d’inspiration ?

L. : Je viens d’une famille d’architectes, donc j’ai toujours baigné dans l’architecture. Avant de rencontrer Erik, elle faisait déjà partie de mes centres d’intérêt en tant que photographe. Pour donner suite à ma rencontre avec Erik, nous avons entamé notre parcours artistique et l’architecture en a naturellement fait partie. Nous l’utilisons comme un décor, un cadeau, une sculpture géante que nous pouvons photographier.

E. : Pour moi l’architecture est un challenge. Nous ne faisons jamais de repérages. Lorsque nous sommes devant une architecture, par exemple en construction ou en phase de démolition, nous devons improviser. Nous ne savons pas à l’avance comment nous allons la photographier, ni comment je serai habillé, ni quelle pose je vais prendre. Nous travaillons ensemble sur place et décidons ensemble les vues, les perspectives. Il s’agit toujours d’un challenge car les bâtiments sont en général plus grands que moi. Je dois toujours me demander comment réussir à rentrer dans une architecture, pour que je fasse partie de ce qui est derrière moi. Pour cela, il y a beaucoup d’improvisation.

Erik, Essen, juin 2015 – © Lea Lund & Erik K.

Le rôle d’Erik dans les photographies de Lea

F. : Dans vos photographies, Erik anime la scène, il est le seul personnage présent. Parfois par contraste et d’autres par analogie, il donne une dimension humaine au sens large à l’architecture et à l’image. Dans son interprétation de l’espace et de l’atmosphère d’un lieu, il suggère une clé de lecture de la photographie et de l’espace. Pouvez-vous nous parler le rôle d’Erik dans vos images ?

L. : C’est exactement cela. Erik est une sorte d’étalon humain qui crée un fil conducteur dans toutes nos photographies. Quand je vois des photographies d’architecture, je me dis : « elles sont super, mais il manque Erik ». Par exemple, dans une photographie que nous avons faite devant Le Rotterdam de Rem Koolhaas, cet énorme bâtiment a l’air tout petit par rapport à Erik. Dans ce cas particulier, la photographie montre un vrai rapport de force entre Erik et le bâtiment.

Tout ça est un peu comme un jeu. La distance entre Erik et le bâtiment est toujours très importante car elle offre des perspectives au travail de photographie.  Il y a aussi d’autres exemples où Erik est tout petit par rapport à des colosses architecturaux. – Lea Lund

Erik, Rotterdam, avril 2016 – © Lea Lund & Erik K.

 

E. : Je pense que la réponse était déjà dans la question. Je suis le fil rouge qui relie les photographies de Lea.

L’expérience de Lea et Erik dans le bâtiment de la salle Sissi à Territet

F. : Parlons du bâtiment à Territet que vous photographiez en ce moment. Un bâtiment de la Belle Epoque, avec la célèbre salle Sissi et l’Hôtel des Alpes. Pouvez-vous nous raconter l’architecture et l’âme de ce bâtiment ? Quels sont les éléments qui vous ont interpellés ? Quelles atmosphères décrivent aux mieux votre expérience de ce bâtiment ?

L. : Stefano nous avait fait découvrir ce bâtiment lors d’une visite. La salle Sissi est bien sûr un espace remarquable par son décor, sa taille, sa hauteur de plafond généreuse, ses grands rideaux. Elle se prête à une très grande installation, une vraie mise en scène. Cela dit, tout au fond des caves il y a un espace qui a une lumière incroyable et de loin l’endroit le plus magique au niveau de la lumière. Les chambres de bonnes sont aussi intéressantes, avec leur ambiance très particulière et presque angoissante, les vieux papiers peints, les combles.

Erik, Salle Sissi, Territet, aout 2021 – © Lea Lund & Erik K.

 

E. : Je ne suis pas photographe et au début je pensais que nous aurions passé la plupart de notre temps dans la salle Sissi. J’étais comme un petit garçon qui rêve de la princesse Sissi. Il faut savoir que le bâtiment n’a pas d’électricité aujourd’hui. La lumière naturelle rentre dans cette salle par ses grandes fenêtres, mais techniquement il n’est pas évident de prendre des photographies.

Étonnamment pour moi, la première photographie que nous avons faite se situe dans cette pièce derrière les caves, avec sa lumière « magique ». C’est très beau pour moi de voir ces souvenirs du passé et c’est dommage qu’ils disparaissent. – Erik K.

Erik, Territet, aout 2021 – © Lea Lund & Erik K.

 

F. : Lorsque vous mettez en scène une architecture, vous capturez à travers la photographie une dimension temporelle, le moment présent, mais aussi le « passé » de l’espace. D’une architecture vous pouvez raconter sa richesse, son déclin, son état d’abandon.  Est-il possible de suggérer, à travers votre œuvre, une évolution possible de l’espace ? En d’autres termes, en ayant vécu l’architecture du bâtiment de Territet, quelle deuxième vie pourriez-vous imaginer pour ce bâtiment ?

L. : Dans le cas du bâtiment de Territet je me suis sentie comme un témoin de ce qu’il a été. Comme pour célébrer son dernier moment avant qu’il soit démoli ou rénové. J’ai voulu témoigner des différentes étapes que le bâtiment a traversées, plutôt que de me projeter dans son avenir.

À travers nos clichés j’ai voulu raconter une histoire dans cet espace. Je me suis projetée et j’ai imaginé des histoires dans les différentes pièces du bâtiment de Territet. Par exemple, lorsque nous étions dans les chambres des employés, j’ai imaginé toutes les histoires d’amour qui auraient pu s’y passer. Nous avons alors mis en scène cela dans une de nos photographies, car l’espace se prêtait bien à ce genre d’approche. – Lea Lund

Erik et Lea, Hôtel des Alpes, Territet, aout 2021 – © Lea Lund & Erik K.

 

E. : Ma position est à l’opposé de celle de Lea. Il nous arrive parfois de nous demander si le bâtiment est en phase de construction ou de démolition. Nous sommes témoins de la fin d’une époque, comme pour le bâtiment de Territet, mais du coup je peux très bien imaginer ce qui viendra après. Je me sens à cheval entre la fin d’une époque et le développement futur du bâtiment, comme dans les photographies que nous avons faites sur le site du Colosse de Rügen, à Prora en Allemagne, où en pleine rénovation de ce bâtiment de l’époque nazie, il y avait déjà les futurs usagers qui se promenaient.

Erik, Prora, juin 2015 – © Lea Lund & Erik K.

Je vois dans le bâtiment de Territet une époque qui se termine et j’imagine en même temps un bar très chic dans la salle Sissi. Nous sommes donc suspendus entre la fin d’une époque et le début d’une nouvelle vie. – Erik.K.

 

Pour découvrir davantage le travail de Lea Lund et Erik K. :

www.lealund.com

https://www.edelmangallery.com/artists/artists/a-f/lund-and-eril.html

https://www.lauredarles.com/post/lea-erik-un-couple-d-artiste?fbclid=IwAR0yRiv2HBYjrkkueyiifpT53lR6I0VJijXbXhnhat02vEc1gDa03tgpPsAhttps://www.edelmangallery.com/artists/artists/a-f/lund-and-eril.html

https://www.rts.ch/play/radio/a-labordage/audio/dans-les-yeux-de-lea-lund?id=9294800&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed0446cdf8da

https://www.yvon.be/persbericht-lea-lund-erik-k

https://www.yvon.be/persbericht-lea-lund-erik-k

Lea Lund & Erik K: Nomads

LEA LUND AND ERIK K REBELLES SANS PAUSE

 

 

 

 

francesca

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